Électeurs des villes // Électeurs des champs

Infographie par Quentin V.

Depuis de nombreuses années, les écarts entre les votes urbains et les votes ruraux se sont considérablement creusés en Amérique ou en Autriche comme en France. Mais quelles en sont vraiment les causes?

 

  Après les résultats des élections américaines qui ont (encore) contredit tous les pronostics des élites journalistiques et politiques et bouleversé la population américaine, de nombreuses cartes sont apparues, représentant le nombre de votes en fonction des régions sur lesquelles on voit clairement un fossé entre les votes urbains et les votes ruraux.

  Tous ont de bonnes raisons de penser que ce clivage visible à travers les sondages présente des similitudes avec la situation française. En France comme aux USA, les campagnes recherchent un candidat “anti-système”. Aujourd’hui le système ne satisfait pas les régions rurales et on le voit bien : la droite républicaine passe en 2007 avec Sarkozy puis les élections de 2012 font passer la France du côté de la gauche socialiste avec François Hollande. En clair, les campagnes votent l’extrême droite en se tournant vers le FN et les villes votent plus nuancé en choisissant de rester fidèle au parti qu’elles soutiennent traditionnellement depuis des années.

    On l’a vu en Autriche en cette fin d’année 2016 : les écologistes ont gagné face au parti d'extrême droite autrichien (ce qui n’arriverait jamais chez nous). En observant de plus près les sondages, on constate que les villes ont un bulletin plus écolo que les votes FPÖ (freies Partei Österreich= Parti de la liberté autrichien) des campagnards.

Ces différences s’expliquent surtout par les différences d’âge. Ce n'est un secret pour personne, la majeure partie des habitants des villes sont des étudiants ou des travailleurs actifs alors que les zones rurales sont plus habitées par des retraités. Or, l’histoire a tendance à nous montrer que les révolutions sont plutôt menées par la jeune génération que par nos grands-parents. C’est, certes, un peu cliché, mais les personnes âgées ont un vote plus traditionnaliste pour protéger leurs allocations retraite alors que les étudiants cherchent plus à “changer la face du monde” du haut de leur salaire de vendeurs à mi-temps.

Mais ce n’est pas la seule raison. Le fait est que la campagne du FN mise beaucoup sur la préservation des services publics et lutte ainsi contre les désertifications qui touchent les campagnes. Celles-ci souffrent du manque de médecins et de leurs mauvaises liaisons aux grandes villes. Ces régions ont connu leurs années de gloire pendant l'ère industrielle mais ressentent aujourd’hui un sentiment d’abandon face à la mondialisation. Elles sont oubliées de l’économie française jusqu’à devenir un fardeau mais le FN promet de réintégrer ces zones rurales à la croissance française.

 

  Que proposent les candidats français qui pourrait enfin atténuer ces inégalités ?

 

Garance S.

 


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